Les tubes de nos vélos

Dedacciai est l’un des trois derniers fabricants Européens historiques de tubes dédiés à la fabrication de vélos (il en reste un deuxième en Italie et un en Angleterre, les Français eux ont disparu). La particularité de leurs tubes réside dans les matériaux et dans les procédés qu’ils utilisent, cela donne des tubes légers aux propriétés mécaniques remarquables !

J’ai fait appel à eux dès le tout début du projet, afin de pouvoir fabriquer ce qui est devenu le premier prototype, Parco //001, qui utilisait alors leurs tubes acier.

Premiers tests de Parco //001 dans les forêts Vosgiennes au Printemps 2021

Un deuxième prototype en acier a suivi puis je suis passé à l’aluminium pour gagner en poids et résoudre des problèmes de corrosion.

Après deux ans de collaboration et une quinzaine de vélos, il était temps de se rendre dans leur usine et de découvrir leur savoir-faire : )

En Octobre 2022 nous avons donc traversé la Suisse avec toute l’équipe pour nous y rendre ! C’est Stefano Locatelli qui nous a accueillis ; son frère Luca et lui ont fondé Dedacciai en 1992.

Après lui avoir présenté notre tout dernier vélo, ils nous ont fait un tour de l’usine et de leur savoir-faire.

Présentation de la construction du cadre à Stefano

Première particularité des tubes Dedacciai ; leur épaisseur varie sur leur longueur. L’avant du vélo étant plus sollicité qu’au niveau de la selle, le tube a besoin d’être épais à l’avant et plus fin à l’arrière. Le tube que nous utilisons sont donc de 1.3mm d’épaisseur à l’arrière, passant à 1.5mm d’épaisseur à l’avant. Cette variation est obtenue lors de l’opération d’étirage.

Pour ce faire, le tube est forcé par un mandrin au travers d’une filière qui lui donne le diamètre extérieur désiré. Le mandrin qui lui est à l’intérieur du tube est usiné avec les variations de diamètre qui sont « imprimées » dans le tube, c’est ce qui lui donne sa variation d’épaisseur !

Étirage des tubes

Ensuite pour la fabrication des bases (les tubes qui à l’arrière relient la roue au pédalier), place à une série d’opérations manuelles de cintrage. Les bases doivent être cintrées ou « tordues » pour d’un côté faire de la place pour le pneu, et de l’autre côté pour la couronne du pédalier. Ces opérations peuvent être automatisées par une cintreuse ou par une presse (ce qui est le cas pour d’autres tubes qu’ils fabriquent), mais pour les petites séries comme les nôtres l’investissement n’est pas justifié. C’est donc Maurizio l’un des 20 salariés de Dedacciai Tubi qui s’occupe de cintrer à la main puis d’inspecter une à une toutes nos bases : )

Cintrage par Maurizio

Bien sûr leur travail et savoir faire ne se limite pas à ces deux opérations, c’est l’ensemble combiné à leur histoire et à leur passion qui m’ont convaincu de poursuivre l’aventure avec eux : )

Deux mois plus tard, juste avant les fêtes de Noël, j’y suis retourné avec un grand sourire pour récupérer notre première production de tubes, pour fabriquer les cadres de nos 100 premiers clients !

Encore un grand merci pour votre intérêt, n’hésitez pas à passer à nos bureaux à Belfort si vous en avez l’occasion pour découvrir tout ça en personne !

À très vite pour le prochain article qui portera sur la Fonderie Rapide Belfortaine, sans qui j’aurais dû apprendre à souder pour assembler les cadres de Parco : )